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Après un léger petit déjeuner de fruits sauvages (c'est tout ce qu'ils ont pu trouver), William et Bénédicte ont marché pendant près de deux heures avant d'aboutir dans un lieu un peu plus civilisé qui ressemble à un petit village.
Les mauvaises herbes ont envahi les rues, des chariots sont abandonnés un peu partout, des fenêtres sont cassées sur les bâtiments... Il ne semble pas y avoir de vitalité dans ce village.
Pendant que William continuait sa tournée des lieux, tentant de trouver un responsable de cette communauté, Bénédicte, exténuée par leur longue marche, a trouvé refuge dans une vieille chapelle et en a profité pour faire une sieste. Les derniers mois n'ont pas été faciles pour elle et son corps est épuisé, elle a clairement besoin de calme et de repos.
William a fini par trouver le shérif qui faisait sa ronde dans les rues abandonnées du petit village.
— Pardonnez-moi, êtes-vous le shérif de ce comté ?
— Oui, c'est bien moi le shérif, Jackson Peters, à votre service.
William lui fit un résumé des évènements des derniers jours les ayant amenés, lui et Bénédicte, à aboutir dans ce village.
— Mon pauvre garçon, j'aimerais bien vous aider à récupérer votre argent et vos biens personnels mais c'est impossible de les rattraper, ils sont rendus bien loin maintenant et je suis seul pour assurer la sécurité des quelques villageois qui habitent encore ce trou perdu.
— Au fait, on est où exactement ? demanda William au shérif.
— Silver Springs, mon petit, lui répondit le shérif sur un ton nostalgique. Autrefois prospère grâce aux mines d'argent, notre petit village était habité par de vaillants travailleurs miniers, la rue principale hébergeait divers commerçants où les habitants pouvaient s'approvisionner. Mais avec la faillite des mines lorsque le dernier minerai d'argent a été extrait il y a presque 3 ans, les travailleurs sont partis s'établir à Clarksville où d'autres mines plus imposantes ont été découvertes. Il ne reste qu'une poignée de villageois qui tiennent encore bon, vivant de leurs terres, de leur récoltes et faisant le trajet jusqu'à Clarksville pour les denrées qu'ils leur manquent.
— Mon amie et moi avons dormi dans une maison abandonnée hier soir après s'être sauvé du train, on n'est pas dans le pétrin toujours ? demanda William.
— Mais non, mon petit, s'il n'y avait personne, vous pouvez rester aussi longtemps que vous le voulez. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites le tour des maisons du rang York, sur le bord de la rivière. Il n'y pas plus personne dans ce rang, vous y trouverez probablement des vêtements de rechange. Et si vous allez en sens inverse, sur le rang Oakwood, il y a encore quelques villageois qui y résident, plusieurs très âgés qui accepteraient sans aucun doute de vous loger et vous nourrir en échange de quelques heures de travaux manuels.
— Merci monsieur Peters, vous êtes bien aimable, je vais aller rejoindre mon amie Bénédicte. Si j'ai besoin de quoi que ce soit, je tenterai de vous attraper lors d'une de vos rondes, merci encore!
De retour à leur « maison », William a laissé Bénédicte se reposer encore un peu (elle n'a vraiment pas d'énergie ces derniers jours) et il s'est mis en direction du rang York tel que suggéré par le shérif Peters.
Ce rang était sans aucun doute autrefois habité par des familles de travailleurs car les maisons sont modestes.
William a trouvé plein de vêtements pratiquement neufs pour lui et Bénédicte dans la troisième demeure qu'il a fouillé.
Il a même trouvé une canne à pêche en parfait état et en a profité pour aller pêcher quelques poissons pour le souper de ce soir. Un peu de protéine redonnera surement un peu d'énergie à Bénédicte.
Dans les jours qui ont suivis, Bénédicte, ayant repris des forces, a accompagné William à la rivière et en a profité pour faire une bonne baignade rafraichissante, loin du regard de William puisqu'elle est en tenue d'Ève sous l'eau 😳
Après leur journée amusante à la rivière, William et Bénédicte se sont régalés avec le bon poisson que William a pêché.
Les semaines ont passé, nos deux jeunes gens parviennent tant bien que mal à se faire une routine de vie mais une situation délicate vient compliquer les choses… William s'en doutait un peu mais n'osait pas en parler car il ne voulait pas faire paniquer Bénédicte, mais il avait remarqué qu'elle avait pris du poids dernièrement malgré leur alimentation instable et peu variée.
Après quelques heures de marche, William est enfin arrivé dans le fameux rang Oakwood, et WOW!! Quand on entre dans ce rang, on n'a pas l'impression que le reste du village est presqu'entièrement abandonné. Les demeures sont gigantesques, il y a un champs où on semble cultiver différents grains avec une meunerie sur la rivière pour y traiter les grains et en faire des céréales et de la farine, un champs avec une variété impressionnante de fruits et légumes, quelques fermes avec des vaches, des cochons, des moutons, des poules... Une vraie belle petite communauté à part entière qui ne semble pas trop souffrir de la faillite des mines.
Tel que promis par les aimables Arlette et Gladys, un délicieux souper et un lit douillet attendaient nos deux jeunes adolescents à leur arrivée chez les Pearsons. Et le lendemain matin, Gladys leur avait préparé des gaufres pour le petit déjeuner avec du sirop d'érable importé du Canada.
Une fois le petit déjeuner terminé, tout le monde est passé au salon afin d'apprendre à se connaître un peu plus.
Les semaines ont passé, nos deux jeunes gens parviennent tant bien que mal à se faire une routine de vie mais une situation délicate vient compliquer les choses… William s'en doutait un peu mais n'osait pas en parler car il ne voulait pas faire paniquer Bénédicte, mais il avait remarqué qu'elle avait pris du poids dernièrement malgré leur alimentation instable et peu variée.
Bénédicte est enceinte… « gracieuseté » d'un des fils de son beau-père qui l'a agressé quelques mois avant qu'elle ne réussisse à prendre la fuite…
— Respire Bénédicte, il ne faut pas paniquer, on va trouver une solution, laisse moi réfléchir quelques instants, tenta de la rassurer William.
William parti donc prendre une marche afin de vider son esprit et il s'est souvenu de la discussion qu'il avait eu avec le shérif Peters il y a quelques semaines au sujet des quelques villageois qui habitaient encore le rang Oakwood, des personnes âgées pour la plupart. Il se mit donc en direction du rang Oakwood dans l'espoir de trouver une âme charitable qui accepterait bien de les aider.
Après quelques heures de marche, William est enfin arrivé dans le fameux rang Oakwood, et WOW!! Quand on entre dans ce rang, on n'a pas l'impression que le reste du village est presqu'entièrement abandonné. Les demeures sont gigantesques, il y a un champs où on semble cultiver différents grains avec une meunerie sur la rivière pour y traiter les grains et en faire des céréales et de la farine, un champs avec une variété impressionnante de fruits et légumes, quelques fermes avec des vaches, des cochons, des moutons, des poules... Une vraie belle petite communauté à part entière qui ne semble pas trop souffrir de la faillite des mines.
William s'est arrêté devant l'une des demeures somptueuses où deux dames à l'air sympathique prenaient le thé sur la véranda et leur a poliment demandé s'il pouvait venir les rejoindre car il avait un grand service à leur demander et qu'il était complètement désemparé devant la situation auquel il faisait face. Il leur fit donc le récit des évènements qui lui sont arrivés à lui et à Bénédicte au cours des derniers mois.
— Mes pauvres enfants, mais quel parcours effroyable vous avez vécu… Et tout cela sans le réconfort de vos parents en plus, articula Arlette Pearson, la dame aux cheveux argentés avec des sanglots dans la voix.
— Mais quels personnages ignobles et dégueulasses, ajouta Gladys Luongo, la jeune femme noire. Prenez ces quelques victuailles et je vais aller demander à notre voisin Thomas de vous accompagner avec son cheval et sa charrette et vous allez venir vous installer ici avec votre amie.
— Merci mesdames, vous êtes trop aimables, je n'ai pas de mots pour exprimer à quel point je vous suis reconnaissant, répondit William en pleurant.
— Allez, venez, on va se rendre chez Thomas, c'est tout près, à quelques minutes de marche. Et à votre retour, un bon souper chaud et un lit douillet vous attendra, vous et votre amie Bénédicte.
Une fois le petit déjeuner terminé, tout le monde est passé au salon afin d'apprendre à se connaître un peu plus.
William ayant déjà fait le récit de leurs aventures la veille, ce fut au tour d'Arlette, la maîtresse des lieux de prendre parole ce matin.
« Mon mari Bernard Pearson et moi, nous nous sommes installés à Silver Springs en 1845, nous étions tous les deux âgés de 20 ans et déjà mariés depuis 2 ans. Bernard était fils unique et avait hérité de la fortune de son père lorsque ses parents sont décédés subitement suite à une terrible pneumonie.
Il avait décidé d'investir sa fortune dans la mine d'argent et ça a été un pari réussi, pendant trois décennies, jusqu'à ce que toutes les mines de la région se mettent à faire faillite les unes après les autres, certaines parce qu'elles étaient complètement à sec ou parce que de terribles accidents s'y sont produits causant la fermeture pour des raisons de sécurité.
Notre fils unique, Philippe, a perdu la vie dans l'un de ses malheureux accidents dans l'une des mines gérées par Bernard. Il n'était âgé que de 40 ans et venait tout juste de se marier avec Gladys et ils songeaient tous deux à fonder une famille. C'était en 1885, il y a déjà 12 ans...
Mon mari Bernard est décédé il y a deux ans d'un malaise cardiaque, nous laissant toutes les deux veuves, moi et ma belle-fille Gladys. Bernard était un homme d'affaires exceptionnel et prévoyant et il avait mis de côté une bonne somme d'argent juste au cas, nous n'avons manqué de rien depuis son départ et nous avons pu garder notre magnifique maison, beaucoup trop grande pour deux veuves… »
L'arrivé de William et Bénédicte ne pouvaient pas mieux tomber dans la vie d'Arlette et Gladys. Elles avaient une grande maison, beaucoup trop grande, et qui avait besoin de retrouver sa joie de vivre d'autrefois. Quoi de mieux que deux jeunes gens dans la fleur de l'âge et un bébé qui se pointerait le nez dans quelques mois pour remettre un peu de vie dans cette somptueuse demeure.
William a continué d'aller pêcher plusieurs fois par semaine, parfois par simple plaisir même s'il n'attrapait pas grand chose, parfois pour rapporter de la bonne truite pour le souper.
Le matin, il se lève tôt pour préparer le petit déjeuner pour toute la maisonnée. Il se sent redevable envers Arlette et Gladys et il participe activement aux tâches ménagères. Bénédicte en profite quant à elle pour se reposer et prendre soin d'elle et de son enfant à naître.
William se promène dans le village quasi abandonné quelques fois par semaine, histoire de changer d'ambiance, ça devient un peu lourd de toujours être avec des femmes 👩😄 Il passe un peu de temps avec leur voisin Thomas mais il est quand même assez âgé alors ils n'ont pas énormément de points en commun... William en a profité pour cueillir quelques fleurs sauvages cet après-midi et offrir de jolis bouquets aux 3 dames de la maison.
Il était aussi un peu curieux de voir la mine désaffectée ayant appartenu à la famille Pearson… C'est désolant de voir un lieu qui était si prospère être autant à l'abandon… Il reste encore des gros tas de roches un peu partout et et William croit même avoir aperçu un squelette à l'entrée de la mine mais il n'a pas plus approché s'en assurer… 💀😟
Les semaines ont passé et Bénédicte a mis au monde un beau petit garçon prénommé Arthur, qui était le prénom de son défunt père. Malgré les circonstances ignobles de sa conception, Bénédicte voue un amour inconditionnel à son petit trésor. Elle remercie le ciel chaque soir d'avoir mis William sur sa route, elle n'ose même pas s'imaginer ce qui lui serait arrivé sans sa bienveillance, sa précieuse amitié et aussi de les avoir conduit chez Arlette et Gladys.
Ce soir, en allant se coucher, William réfléchit sur ses projets d'avenir... A-t-il vraiment envie de rester à Silver Springs et joué au père de famille à un si jeune âge, d'un enfant qui n'est pas le sien ? Ou désire-t-il suivre son plan initial et se rendre en Nouvelle-Écosse pour tenter sa chance dans les mines d'or ?
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