Important…
Pour suivre l'histoire depuis le tout début, vous trouverez tous les chapitres dans l'ordre (incluant le prologue) sur la page Chapitres.
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… Juin 1921
Xavier est très attristé du départ de Simone malgré tout. Il a quitté sa famille, ses amis et se retrouve maintenant seul dans une grande ville, sans espace vert et surtout sans emploi. Il a bien tenté de convaincre son ancien patron de le reprendre mais ce dernier ne veut rien entendre.
Les économies de Xavier sont presqu'à sec, il ne pourra pas tenir comme cela encore bien longtemps s'il ne se trouve pas un emploi rapidement.
Il a écrit à sa soeur Yvonne pour lui expliquer pourquoi il ne pourrait pas leur envoyer d'argent pour les prochains mois. Il se sent vraiment mal de ne pas pouvoir aider sa famille mais il peine lui-même à survivre sans revenu fixe.Yvonne lui a écrit la semaine suivante pour le rassurer que tout allait bien pour eux et qu'ils n'étaient pas dans la misère. Les jumeaux Zénon et Arthur travaillent toujours dans l'entreprise de culture de pommes de terre de leur oncle Samuel et Yvonne fait des petits contrats de couture pour arrondir les fin de mois. Béatrice n'a que 13 ans mais elle aide comme elle le peut avec son petit salaire de cuisinière le week-end à l'auberge du village.
Rassuré de savoir que sa famille va bien, Xavier a repris confiance et a consulté les petites annonces dans le journal afin de se trouver un nouvel emploi. Il y a beaucoup d'offres pour travailler dans des usines mais Xavier n'a pas envie de retourner travailler de longues heures à la chaleur, c'est trop demandant physiquement pour lui.
Heureusement pour lui, il est tombé sur une annonce parfaite pour lui, concierge dans un hôpital. L'horaire de travail est raisonnable, du dimanche au vendredi, de 7h à 17h. C'est quand même des journées de 10 heures, 6 jours par semaine mais il a droit à une heure de pause pour diner, 2 autres pauses de 15 minutes dans la journée, et c'est beaucoup plus agréable comme ambiance de travail, plus de grosses machines qui font un vacarme et qui donne des maux de tête.
En plus de faire le ménage, Xavier doit aussi faire quelques petits travaux d'entretien comme déboucher les toilettes et réparer les fuites dans la plomberie.
Lorsque Xavier a terminé toutes ses tâches d'entretien à l'intérieur de l'hôpital, il aime bien aller donner un coup de main au jardiner qui cueille les fruits et légumes pour la cuisine de l'hôpital, ça lui rappelle un peu chez lui de passer un peu de temps dans de jolis espaces verts.
L'hôpital où Xavier a obtenu ce nouvel emploi est le même hôpital où il a été soigné après l'incendie qu'il a causé à son ancien lieu de travail.
Par un bel après-midi de juillet alors qu'il s'occupait du jardin, il a aperçu une jeune femme qui lisait sur un banc et qui lui semblait familier.
Xavier s'est approché de la jeune femme et plus il avançait plus son cœur palpitait. Un mélange d'émotions l'envahissait… De la joie de revoir Camille, la belle infirmière qui avait pris soin de lui après l'incendie, de la nervosité de ne pas savoir quoi lui dire, de la peur qu'elle ne se souvienne pas de lui, elle soigne tellement de gens qu'elle ne peut probablement pas se rappeler de tout le monde…
Xavier pris une grande respiration et s'adressa à la jeune femme :
— Bonjour Camille, balbutia Xavier. Vous souvenez-vous de moi ? Xavier Fraser, le rescapé de l'incendie de l'usine Montreal Locomotive Works.
— Xavier! Mais quelle belle surprise de vous revoir! Comment allez-vous ? Asseyez-vous, je vous en prie.
— Je vais très bien, merci de le demander, lui répondit Xavier. J'ai commencé à travailler à l'entretien ménager de l'hôpital il y a quelques semaines et je travaille un peu au jardin aussi, j'avais grandement besoin de changer d'air. Je ne vous avais pas encore croisé depuis mon embauche, j'ai pensé que vous aviez peut-être changé d'établissement.
— On m'avait envoyé dans un petit village en défrichage au Bas-Saint-Laurent dans l'Est de la province pour mettre en place un dispensaire et former 2 infirmières pendant plusieurs semaines. J'en ai profité pour également visiter mes parents qui se sont installés dans cette région lorsque ma famille a quitté la France pour venir s'établir au Québec.
— Vous habitez seule ici à Montréal ? Vous ne vous ennuyez pas de votre famille ?
— J'habite avec mes grands-parents. Après mes études en soins infirmiers à l'université, j'ai décidé de rester ici et suivre les traces de mon grand-père alors que mes parents se sont installés en campagne avec mes frères et sœurs. Le docteur Morel qui vous a soigné après l'incendie, c'est mon grand-père!
— Vous êtes privilégiée d'avoir encore vos parents et vos grand-parents, profitez au maximum du temps que vous avez avec eux. Mes parents sont décédés je n'avais que 18 ans et tout le reste de ma famille, que je n'ai jamais rencontré, habite aux États-Unis. Mon père a quitté son village pour le Canada alors qu'il n'avait que 17 ans alors je n'ai pas connu mes grands-parents, oncles, tantes, cousins. Et tous mes frères et sœurs habitent à l'Île-du-Prince-Édouard, on s'écrit régulièrement mais ce n'est pas comme se voir en personne…
— Oui, j'en suis consciente et je profite de chaque moment passé avec mes proches. Au fait, je voulais vous demander... Est-ce que votre amie Simone est toujours dans le portrait ?
— Non, on s'est disputé lorsqu'elle est revenue de sa tournée et elle est partie vivre sa vie d'artiste… Je me sens un peu seul parfois, je ne connais personne dans cette grande ville et je m'ennuie de mes proches, déballa Xavier avec tristesse dans la voix.
— Je vous invite donc à venir prendre le thé ce dimanche après-midi. J'inviterai quelques amis à nous rejoindre, cela vous donnera l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes et peut-être vous faire de nouveaux amis, lui lança Camille sur un ton invitant et chaleureux. Et connaissant ma grand-mère, nul doute qu'elle vous demandera de rester pour le souper.
— J'accepte votre invitation avec plaisir! Je dois retourner travailler, on se voit dimanche!
— J'habite tout près de l'hôpital, donnons-nous rendez-vous à l'accueil disons vers 13h et on se rendra chez moi à pied tout en visitant le quartier, suggéra Camille.
— Parfait, dimanche, 13h, à l'accueil, bien noté, répondit Xavier avec un grand sourire.
Dimanche matin, Xavier se leva tôt, impatient d'aller rejoindre Camille et passer l'après-midi avec elle, et ses amis.
Après avoir terminé son déjeuner, Xavier a pris un long bain, et il a pris soin de bien se laver entre les orteils, derrière les oreilles, sous les ongles, aucune partie du corps n'a été négligée.
Ensuite, Xavier a choisi ses vêtements, une belle chemise bleue poudre avec des pantalons en lin de couleur marine et ses beaux souliers du dimanche en cuir. Un peu maladroit, il a mal lacé ses souliers, a pilé sur un des lacets et s'est retrouvé sur le derrière. Espérons qu'il sera moins gaffeur devant Camille et ses amis.
Les dimanches suivants se sont en général tous déroulés de la même façon. Après-midi de plaisanteries et boissons festives avec les amis, que Xavier ne considère plus seulement comme étant les amis de Camille, il fait maintenant partie du groupe d'amis, petite randonnée romantique au parc et souper en famille chez Camille et ses grands-parents.
Camille et Xavier apprennent à se connaître de semaines en semaines et ont développé une belle relation basé sur la confiance et le respect. Aucun baiser n'a encore été échangé, leur relation n'en étant qu'à ses premiers balbutiements.
Xavier espère bien avoir trouvé celle qui lui permettra de fonder une famille. Et si c'est aussi le souhait de Camille, voudront-il élever leurs enfants en ville à Montréal ou aller rejoindre la famille de Camille au Bas-Saint-Laurent?
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