Génération 1 - Chapitre 4 : Une rencontre inattendue

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Pour suivre l'histoire depuis le tout début, vous trouverez tous les chapitres dans l'ordre (incluant le prologue) sur la page Chapitres. 

Mais qu'est-ce qui peut bien rendre Jamie si heureux en ce 25 juillet 1755, jour de son 30e anniversaire ?? Les succulents saucissons du boucher ? Les excellentes pâtisseries de la boulangère ? Le tout premier arrivage d'orange de la saison ?

Est-ce possible? Après toutes ces années? Est-ce un mirage ou un miracle? 

Jamie prend son courage à deux mains et se dirige vers le kiosque de celle qu'il espère être sa belle Claire aux cheveux ébène et aux yeux vert émeraude… Si c'est bien elle, se souviendra-t-elle de lui ? 

Mais comment oublier un événement si hors de l'ordinaire… Ce n'est pas tous les jours qu'on retrouve un naufragé sur sa berge… Claire ne pensait jamais revoir Jamie après qu'il ait quitté sa demeure après son rétablissement. Quel bonheur de le revoir!!

Jamie a invité Claire a passé la soirée chez lui autour d'un bon feu, histoire de se raconter leur vie depuis leur départ respectif de North Port, le village natal de Claire. Jamie lui a donc raconté son périple à travers les États-Unis, ses espoirs de la retrouver, pour finalement décider de s'établir à Belle Plaine. Et Claire fit de même... 

Un beau matin de septembre 1750, quelques mois après mon père se soit remarié, j'ai décidé de quitter le nid familial, je n'aimais pas sa nouvelle femme et elle ne m'aimait pas tellement non plus. 

J'ai traversé l'état du New Hampshire, le Vermont et l'État New York pour finalement m'arrêter quelques semaines à Sandy Creek sur le bord du lac Ontario. Je n'avais pas de destination précise en tête, j'allais où la route me menait en voyageant avec des commerçants itinérants qui s'arrêtaient de village en village.

J'ai ensuite repris la route jusqu'à Buffalo en Ohio, à la pointe du lac Érié, j'ai longé le lac pour finalement entrer dans les terres, jusqu'à Fort Wayne en Indiana. 

J'ai décidé d'y rester quelques temps, épuisée d'avoir parcouru autant de routes dans les dernières semaines. J'ai travaillé comme cuisinière au château de la famille Murray, originaire d'Écosse. Je les ai entendu discuté d'une famille qui avait vécu une terrible tragédie dans laquelle toute la famille avait péri dans un incendie… J'ai tout de suite pensé à toi et ta famille… Comme leur nom de famille est Murray, j'en ai déduis qu'ils étaient probablement des membres de votre clan. 

Je suis restée quelques mois à l'emploi de la famille Murray, je n'avais été engagée que pour remplacer leur cuisinière habituelle qui avait dû s'absenter quelque temps pour prendre soin de sa mère mourante.

J'ai repris la route vers l'Ouest, puis vers le Nord, dans le but de me rendre chez ma cousine Amandine qui s'était établie dans le nord du Montana, tout juste à la limite de la frontière avec le Canada. Mais comme la route était très longue avant de pouvoir m'y rendre, je me suis arrêtée dans l'État du Wyoming, prévoyant y rester quelques semaines avant de reprendre la route. 

En m'approvisionnant au marché, j'ai entendu le boulanger dire que le domaine du maire, John Smith, était à la recherche d'une nouvelle domestique pour son domaine. Avec la lettre de référence que la famille Murray m'avait remise lorsque je les avais quitté, j'étais confiante d'avoir le poste, et je l'ai eu!

Je m'occupais de la cuisine et du potager, et lorsque j'avais un peu de temps libre, j'allais donner un coup de main à l'écurie. Je n'avais jamais vu de si beaux chevaux, si élégants et agiles. John Smith était un cavalier bien modeste, sans talent particulier, mais il avait une aisance déroutante sur sa monture et son amour pour ces bêtes majestueuses était évidente. 

Je m'arrêtais parfois quelques instants sur le côté du parcours d'entraînement pour les admirer à l'œuvre. Un beau jour, John m'a remarqué et est venu se présenter. Lors de mon embauche, c'est son majordome qui m'a engagé, John n'avait aucune idée de qui j'étais, il savait simplement qu'une nouvelle cuisinière avait été engagée. Il en a profité pour me demander le secret de mon succulent pain au fromage… Un jour je te ferai goûter, c'est tout simplement délicieux!!

Plus les semaines passaient, plus John passait du temps avec moi, il semblait apprécier ma compagnie et le sentiment était réciproque. Il passait me voir au potager en chemin vers l'écurie, il venait prendre ses repas aux cuisines avec moi au lieu de manger seul dans la salle à manger, nous faisions des promenades avec les chevaux. 

Il m'a même acheté une somptueuse robe en velours bleu et offert un magnifique bouquet de roses rouges. Et le soir même, il m'a demandé de l'épouser!!!

Quelques semaines plus tard, nous étions unis par les liens sacrés du mariage. Nous passions tout notre temps libre ensemble. John était à la mairie le jour alors que moi je gérais le domaine, c'était moi qui donnait les ordres et non l'inverse. Je dois avouer que ça ne me déplaisait pas, j'y prenais un certain plaisir. 

Puis, un sombre matin d'octobre, j'ai retrouvé mon mari inerte assis à la table de la salle à manger. Il aurait été victime d'une crise cardiaque, malgré son jeune âge (il n'avait que 45 ans) et son excellente forme physique. 

J'ai hérité du domaine mais je n'en voulais pas, je ne désirais pas vivre dans un si grand espace avec le souvenir de mon mari parti trop tôt.

J'ai donc laissé le manoir à ses deux sœurs, mais j'ai décidé de prendre avec moi les trois chevaux auxquels je m'étais tant attachée et j'ai pris la route pour venir finalement m'installer chez ma cousine Amandine à Big Beaver à quelques kilomètres d'ici. J'ai dû me départir de 2 chevaux car, clairement, Amandine n'aimait pas les chevaux, et elle n'avait pas l'espace non plus pour les héberger. Je n'ai gardé que Peach, la plus calme et la plus affectueuse des trois.

Amandine m'a accueilli à bras ouverts après que je lui ai expliqué les raisons de mon arrivée imprévue chez elle. Amandine est une jardinière et une fermière reconnue dans la région et comme elle désirait agrandir le territoire qu'elle desservait avec son kiosque de produits frais, elle m'a demandé si je pouvais m'occuper des territoires plus au Nord, vu mon aisance à voyager et aussi parce que j'avais un bon cheval pour faire la route.

Et voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvée, par hasard, à Belle Plaine... Où tu habites depuis des années... Mais quelle coïncidence!! Je n'aurais jamais pensé te revoir un jour... Tu as souvent occupé mes pensées durant toutes ces années, je me demandais ce que tu étais devenu, si tu avais trouvé un endroit où t'installer et vivre une vie paisible malgré les épreuves que tu avais traversées. 

Je suis si contente de t'avoir retrouvé... Je crois que c'est le destin qui nous a réunis à nouveau... Promets-moi qu'on ne se quittera plus jamais...

À suivre...